Localisation : « Lac-Des-Fées »
Thème : Les Algonquins de l’Outaouais
Année : 1900
Capsule(s) reliée(s) :

1534-1760 - Les Algonquins de l’Outaouais
Capsule
A3
La légende du lac des Fées

Les chutes de la Chaudière, emprisonnées sous la neige et la glace vers 1900. 
Les chutes de la Chaudière, emprisonnées sous la neige et la glace vers 1900. 
Page titre de cette section de l’ouvrage qui traite de la légende du lac des Fées ou du lac Hanté.  Gard ou le caricaturiste qui le seconde dans ses projets de rédaction se fait ainsi illustrateur de la légende.
Page titre de cette section de l’ouvrage qui traite de la légende du lac des Fées ou du lac Hanté.  Gard ou le caricaturiste qui le seconde dans ses projets de rédaction se fait ainsi illustrateur de la légende.

La légende du lac des Fées1 se déroule à l’époque où le territoire de la ville de Gatineau était au cœur de luttes farouches opposant Algonquins et Iroquois pour la maîtrise de la voie navigable qu’était la « Grande Rivière » Outaouais.

Une nuit, dit-on, un groupe d’Algonquins campait sur les rives du lac des Fées. Parmi eux se trouvait une femme d’une grande beauté, courtisée assidûment par deux jeunes et valeureux guerriers. Chacun de ces guerriers rivalisait d’ardeur et de promesses avec l’autre pour gagner le cœur de la belle. Mais elle hésitait, incapable de choisir entre ses deux prétendants.

Au milieu de la nuit, alertés qu’une expédition d’Iroquois s’approchait de la chute Chaudière, les hommes du campement se lancèrent à leur rencontre, espérant les prendre en embuscade. En voyant ses deux prétendants s’éloigner avec les autres, le cœur de la belle fut saisi de peur et un grand frisson prémonitoire lui traversa le corps et lui glaça les épaules.

L’attente fut interminable. Plusieurs heures passèrent sans nouvelles, jusqu’à ce qu’un homme ensanglanté revienne au campement, haletant et porteur de mauvaises nouvelles. Il raconta aux femmes, aux enfants et aux vieillards rassemblés, la déroute que venaient de subir les Algonquins. Apprenant que ses deux prétendants étaient morts au combat, la jeune femme, désespérée, se lança du haut de la falaise, dans les eaux glacées du lac.

Encore aujourd’hui, dit-on, la jeune femme repose, au fond du lac des Fées. N’ayant pu choisir son amant de son vivant, elle serait maintenant condamnée au silence éternel. Il lui est maintenant impossible de crier sa préférence à l’un ou l’autre des deux esprits qui survolent le lac fantomatique, à sa recherche.

Allez plus loin sur le web!
Voir l’extrait « Les guerres Franco-iroquoise » de la série Une histoire populaire du Québec réalisé par Gilles Carles
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Lire l’article de Pierre-Louis Lapointe : Géographie, histoire et définition d’une identité régionale  : le cas de l’Outaouais
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Références et définitions

1 Nous ignorons l’origine de cette légende, publiée en langue anglaise dans The Pioneers of the Upper Ottawa and the Humors of the Valley, (Ottawa, The Emerson Press, 1906) et rapportée par Anson A. Gard. Nous ne l’avons retrouvée nulle part ailleurs, ce qui en fait vraisemblablement une création éminemment locale.  On la retrouve dans le chapitre intitulé « In LighterVein », ce qui est peut-être révélateur du style d’humour de Gard; il s’agit peut-être d’une totale fabrication de ce dernier.  Cet auteur est un pince-sans-rire qui se sert de ce récit pour s’en prendre à l’inconstance des femmes et en particulier à l’héroïne de la légende, baptisée « Womena », nom inspiré de «Woman», c’est-à-dire «Femme».

Sources et légendes des médias secondaires

PHOTO No 1
Source : Collection Pierre Louis Lapointe. Photographe inconnu.
Légende : Les chutes de la Chaudière, emprisonnées sous la neige et la glace vers 1900.

PHOTO No 2
Source : Anson A. Gard, Pioneers of the Upper Ottawa and The Humors of the Valley, Ottawa, The Emerson Press, 1906, page 104.
Légende : Page titre de cette section de l’ouvrage qui traite de la légende du lac des Fées ou du lac Hanté.  Gard ou le caricaturiste qui le seconde dans ses projets de rédaction se fait ainsi illustrateur de la légende.