Localisation : Chute des Chats
Thème : Grandeur et déclin du commerce des fourrures
Année : 1805
Capsule(s) reliée(s) :

1760-1867 - Grandeur et déclin du commerce des fourrures
Capsule
B2
La fin d’un monde : la disparition du commerce des fourrures

Extrait d’un plan de 1805 d’une partie du canton d’Onslow dressé par l’arpenteur Joseph Bouchette. Il s’agit des installations du poste de traite de la Compagnie du Nord-Ouest sur la pointe Mondion, en aval de la chute des Chats.
Extrait d’un plan de 1805 d’une partie du canton d’Onslow dressé par l’arpenteur Joseph Bouchette. Il s’agit des installations du poste de traite de la Compagnie du Nord-Ouest sur la pointe Mondion, en aval de la chute des Chats.
Reconstitution d’une scène typique remontant à 1785 : un Amérindien et sa femme négocient l’échange ou la vente de leurs fourrures dans un poste de traite
Reconstitution d’une scène typique remontant à 1785 : un Amérindien et sa femme négocient l’échange ou la vente de leurs fourrures dans un poste de traite
Un bateau vapeur à l’arrêt au débarcadère de Des Joachims sur l’Outaouais supérieur. Un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson y est en activité au cours du dix-neuvième siècle.
Un bateau vapeur à l’arrêt au débarcadère de Des Joachims sur l’Outaouais supérieur. Un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson y est en activité au cours du dix-neuvième siècle.
Peinture d’Arthur Heming reconstituant les moments exaltants vécus par les voyageurs qui se mesurent aux rapides d’une rivière déchaînée, toile peinte vers 1915
Peinture d’Arthur Heming reconstituant les moments exaltants vécus par les voyageurs qui se mesurent aux rapides d’une rivière déchaînée, toile peinte vers 1915
Contrat d’embauche standardisé de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Au dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle, les voyageurs engagés par les marchands et les compagnies de fourrures pour se rendre dans les Pays-d’en-Haut ou pour y hiverner signaient un engagement notarié en bonne et due forme.
Contrat d’embauche standardisé de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Au dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle, les voyageurs engagés par les marchands et les compagnies de fourrures pour se rendre dans les Pays-d’en-Haut ou pour y hiverner signaient un engagement notarié en bonne et due forme.
Le Vieux Fort Témiscamingue tel qu’il apparaît en 1928. Plusieurs des bâtiments d’origine sont déjà disparus.
Le Vieux Fort Témiscamingue tel qu’il apparaît en 1928. Plusieurs des bâtiments d’origine sont déjà disparus.
Le magasin général de James McCool & Co. et les anciens bâtiments du poste du lac aux Allumettes (Fort William) de la Compagnie de la Baie d’Hudson, vers 1880. Les bâtiments qui ont survécu font partie intégrante du site classé monument historique par le gouvernement du Québec en 1981.
Le magasin général de James McCool & Co. et les anciens bâtiments du poste du lac aux Allumettes (Fort William) de la Compagnie de la Baie d’Hudson, vers 1880. Les bâtiments qui ont survécu font partie intégrante du site classé monument historique par le gouvernement du Québec en 1981.
La maison du bourgeois du poste de Fort William en 1974. Ce bâtiment est une maison construite selon la technique poteaux-sur-sole (Red River Frame), vraisemblablement érigée en 1828 par Jean-Baptiste St-Denis.
La maison du bourgeois du poste de Fort William en 1974. Ce bâtiment est une maison construite selon la technique poteaux-sur-sole (Red River Frame), vraisemblablement érigée en 1828 par Jean-Baptiste St-Denis.

Le commerce des fourrures, qui remonte à l’époque de la Nouvelle-France, joue un rôle de premier plan dans l’économie de l’Outaouais, et ce, jusqu’aux débuts de la colonisation1.

Au début du 19e siècle, le long de la rivière des Outaouais à partir de Montréal, on trouve des postes de traite à Oka, au lac des Deux-Montagnes, à l’embouchure de la rivière du Lièvre, au pied de la chute des Chats, à Fort Coulonge, au lac aux Allumettes, à l’embouchure de la rivière Dumoine, à Mattawa, au lac Témiscamingue et à plusieurs autres endroits , moins importants et surtout moins connus. Plusieurs de ces postes, certains d’entre eux dans la région de Gatineau et d’Ottawa, furent éphémères et virtuellement inconnus.

En 1863, la Compagnie de la Baie d’Hudson, le plus important gestionnaire de postes de traite dans l’Outaouais, ne compte plus que cinq établissements dans la région, soit : les forts William, Des Joachims (image), Mattawa, Buckingham et Rivière Désert2. Le commerce des fourrures de l’Outaouais, profitable jusqu’aux environs de 1850, disparaît peu à peu. En fait, l’établissement et la fermeture d’un poste de traite sont liés aux rivalités des marchands et à la baisse des profits attribuable à la diminution des pelleteries et à la compétition des bûcherons et des colons, qui font le commerce des fourrures avec les Amérindiens. L’ouverture et la fermeture d’un poste de traite est conforme à un scénario dont les principales étapes se résument de la manière suivante :

1)    D’abord, un premier marchand établit, en forêt, un poste de traite à proximité des territoires de chasse et de trappe des autochtones. Un compétiteur se fixe par la suite à quelques pas de ce poste en érigeant un avant-poste dans un endroit encore plus avantageux afin d’interférer dans ce commerce. Se trame ensuite un petit jeu de chat et de souris dans le commerce avec les communautés autochtones. Le jeu s’achève par la disparition de l’un des compétiteurs, faute de moyens. (image)

2)    Dans un second temps, les marchands de bois, compétiteurs indirects, viennent perturber les activités du poste de traite. L’exploitant forestier avance sur le territoire de chasse des autochtones et détruit partiellement des habitats fauniques. La ressource se raréfie, et les profits diminuent. Ces pertes financières sont également attribuables au fait que les bûcherons commercent directement avec les Amérindiens3. Pour contrecarrer les pertes subies, certains postes de traite s’adaptent et deviennent fournisseurs des chantiers forestiers. Ils vendent alors une partie de leur production, changeant ainsi graduellement leur vocation4.

3)    Finalement, les agriculteurs entrent en scène et ferment la marche du développement économique du territoire. Le poste de traite, qui couvrait une partie de ses frais d’exploitation grâce aux ventes de denrées aux compagnies forestières, doit faire face à la compétition des agriculteurs qui deviennent à leur tour fournisseurs des chantiers.  Le poste n’étant plus rentable, on met fin  à ses activités.

C’est ainsi que, sur la rivière des Outaouais, ferment tour à tour le poste des Chats (1837) près de Quyon, le poste de Fort Coulonge (1855) et celui de Fort William (1869). Deux des plus anciens avant-postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson subissent le même sort. Le poste du lac des Sables, à Notre-Dame-du-Laus, est fermé vers 1849. La compagnie le remplace par un magasin dans le village de Buckingham5. Le petit poste de Rivière Désert sur le site de Maniwaki, quant à lui, ferme ses portes vers 1870.

Allez plus loin sur le web!
Consultez sur l’Encyclopédie canadienne en ligne pour en savoir plus sur la traite des fourrures au Canada :
Site Web

Visitez :
Le parc historique du fort William :
Site Web
Sur le lac Supérieur, en Ontario. Ça n’a rien à voir avec notre « Vieux Fort William ».

Références et définitions

1 Pour de plus amples renseignements sur le commerce des fourrures, voir Courtney C.J. Bond, The Ottawa Country, Ottawa, Queen’s Printer, 1968, p. 17 et Clyde C. Kennedy, The Upper Ottawa Valley, p. 85-105. En 1793, il n’y a plus aucun poste sur cette partie de l’Outaouais. Le premier poste d’envergure en amont des chutes de la Chaudière se trouvait à la pointe Mondion, au pied de la chute des Chats. Voir également : Norman Anick, The Fur Trade in Eastern Canada until 1870,  Parcs Canada, Manuscript Report no 20, vol. 1, Ottawa, 1976, p. 139; Ernest Voorhis, Historic Forts and Trading Posts…. Ottawa, Dept. of the Interior, 1930, p. 15. 62 et 94, ainsi que C. C .J. Bond, « The Hudson’s Bay in the Ottawa Valley », dans The Beaver, printemps 1966, p. 4-21.

2 Ibid., p. 196.

3 C’est le cas des frères McConnel de Deschênes par exemple. Voir : Michael Newton, « Some Notes on Bytown and the Fur Trade », dans The Historical Society of Ottawa’s  Bytown Pamphlet Series, No 35, p. 5 et p. 9.

4 Pour une description circonstanciée de ces luttes commerciales pour l’obtention des fourrures des Amérindiens, voir : Norman Anick, The Fur Trade in Eastern Canada until 1870, Parcs Canada, Manuscript Report no 20, vol. 1, Ottawa, 1976, p. 182-186, 190. Également : Michael Newton, « Some Notes on Bytown and the Fur Trade », dans Bytown Pamphlet Series, no 35, The Historical Society of Ottawa, p. 9 et 16.

5 Norman Anick, op. cit., p. 188.

Sources et légendes des médias secondaires

PHOTO No 1
Source : Collection Pierre Louis Lapointe.
Légende : Extrait d’un plan de 1805 d’une partie du canton d’Onslow dressé par l’arpenteur Joseph Bouchette. Il s’agit des installations du poste de traite de la Compagnie du Nord-Ouest sur la pointe Mondion, en aval de la chute des Chats.

PHOTO No 2
Source : : C.W. Jefferys, The Picture Gallery of Canadian History, Toronto, The Ryerson Press, 1955, vol. 2, p. 35.
Légende : Reconstitution d’une scène typique remontant à 1785 : un Amérindien et sa femme négocient l’échange ou la vente de leurs fourrures dans un poste de traite

PHOTO No 3
Source : George Munro Grant, Picturesque Canada; The Country as it Was and Is, Toronto, Belden Brothers, 1882, vol. 1, p. 209.
Légende : Un bateau vapeur à l’arrêt au débarcadère de Des Joachims sur l’Outaouais supérieur. Un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson y est en activité au cours du dix-neuvième siècle.

PHOTO No 4
Source : Royal Ontario Museum.
Légende : Peinture d’Arthur Heming reconstituant les moments exaltants vécus par les voyageurs qui se mesurent aux rapides d’une rivière déchaînée, toile peinte vers 1915

PHOTO No 5
Source : Collection Pierre Louis Lapointe.
Légende : Contrat d’embauche standardisé de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Au dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle, les voyageurs engagés par les marchands et les compagnies de fourrures pour se rendre dans les Pays-d’en-Haut ou pour y hiverner signaient un engagement notarié en bonne et due forme.

PHOTO No 6
Source : Bibliothèque et Archives Canada, no C-22315. Photo : MacLean Photo.
Légende : Le Vieux Fort Témiscamingue tel qu’il apparaît en 1928. Plusieurs des bâtiments d’origine sont déjà disparus.

PHOTO No 7
Source : Collection Pierre Louis Lapointe.
Légende : Le magasin général de James McCool & Co. et les anciens bâtiments du poste du lac aux Allumettes (Fort William) de la Compagnie de la Baie d’Hudson, vers 1880. Les bâtiments qui ont survécu font partie intégrante du site classé monument historique par le gouvernement du Québec en 1981.

PHOTO No 8
Source : Collection Pierre Louis Lapointe. Photo : Pierre Louis Lapointe, 1974.
Légende : La maison du bourgeois du poste de Fort William en 1974. Ce bâtiment est une maison construite selon la technique poteaux-sur-sole (Red River Frame), vraisemblablement érigée en 1828 par Jean-Baptiste St-Denis.