Localisation : Village de Wakefield, municipalité de La Pêche
Thème : Les scieries
Année : vers 1870
Capsule(s) reliée(s) :

1867-1960 - Les scieries
Capsule
C12
Fairbairn et les Maclaren

Le moulin MacLaren vu d’en amont du barrage, vers 1870
Le moulin MacLaren vu d’en amont du barrage, vers 1870
Vue panoramique du village de Wakefield à l’embouchure de la rivière La Pêche, vers 1876. Sur la rive opposée, en face de la rivière Gatineau, le magasin général de David MacLaren.
Vue panoramique du village de Wakefield à l’embouchure de la rivière La Pêche, vers 1876. Sur la rive opposée, en face de la rivière Gatineau, le magasin général de David MacLaren.
Le petit noyau industriel de MacLaren’s Mills vers 1890. Sur une des rives, une carderie et une filature de laine, un moulin à broyer le grain et une scierie qui utilisent le pouvoir d’eau de la chute; sur la rive opposée, la maison néogothique érigée par James MacLaren vers 1860.
Le petit noyau industriel de MacLaren’s Mills vers 1890. Sur une des rives, une carderie et une filature de laine, un moulin à broyer le grain et une scierie qui utilisent le pouvoir d’eau de la chute; sur la rive opposée, la maison néogothique érigée par James MacLaren vers 1860.
James MacLaren en 1876
James MacLaren en 1876
La carderie et la filature de laine de MacLaren’s Mills et son personnel, posant pour la postérité, vers 1890
La carderie et la filature de laine de MacLaren’s Mills et son personnel, posant pour la postérité, vers 1890
Les ruines des moulins MacLaren au lendemain de l’incendie de 1910. Le moulin à grain et la filature de laine sont détruits. Il n’y a que le moulin à broyer le grain qui sera reconstruit, mais en plus grand.
Les ruines des moulins MacLaren au lendemain de l’incendie de 1910. Le moulin à grain et la filature de laine sont détruits. Il n’y a que le moulin à broyer le grain qui sera reconstruit, mais en plus grand.
Les moulins Edwards aux chutes Rideau, vers 1900, sur l’emplacement des moulins que Thomas MacKay avait fait construire vers 1848. Joseph Merrill Currier et James MacLaren seront tour à tour locataires, pour un temps, de certaines de ces installations.
Les moulins Edwards aux chutes Rideau, vers 1900, sur l’emplacement des moulins que Thomas MacKay avait fait construire vers 1848. Joseph Merrill Currier et James MacLaren seront tour à tour locataires, pour un temps, de certaines de ces installations.
Billet de banque de 20 $ émis par la Banque d’Ottawa, en 1903. La photographie de James MacLaren, au centre, est encadrée à gauche par une scène dans laquelle un draveur est au travail et à droite par une autre dans laquelle un navire, accosté, attend son chargement de blé près d’un élévateur à grain.
Billet de banque de 20 $ émis par la Banque d’Ottawa, en 1903. La photographie de James MacLaren, au centre, est encadrée à gauche par une scène dans laquelle un draveur est au travail et à droite par une autre dans laquelle un navire, accosté, attend son chargement de blé près d’un élévateur à grain.

C’est dans le village de Wakefield, à peu de distance en amont du pont qui enjambe la rivière La Pêche, sur la route 105, que se trouvent les vestiges de l’ancien moulin à grain Fairbairn et la belle maison MacLaren. Celle-ci, érigée en 1860, est de style néogothique. Le moulin, transformé en auberge et en restaurant de marque, est collé au rivage et au pont du Mill Road. La maison MacLaren, située sur la rive opposée, surplombe la scène en s’accrochant à la colline qui descend en pente douce vers la rivière1.

C’est en 1838 que William Fairbairn y construit son moulin à farine. En 1844, deux des fils de David MacLaren, John et James, en deviennent propriétaires.  Établi à Wakefield depuis 1840, David a ouvert un magasin général à la jonction des rivières La Pêche et Gatineau. Il y fait de bonnes affaires, semble-t-il! C’est ce qui lui permet de prêter à ses fils les sommes dont ils ont besoin pour acquérir le moulin à grain et pour y ajouter une scierie2.

L’achat du moulin à broyer le grain et la construction d’une scierie sur la rivière La Pêche par les deux frères MacLaren arrivent au bon moment. Le « Gatineau Privilege », le droit exclusif de couper du bois sur les terres de la Couronne du bassin de la rivière Gatineau, prend fin à l’automne de 1843, ce qui ouvre la porte à de nouveaux joueurs dans l’industrie du bois3. Avec leur nouvelle scierie, John et James sont en position pour faire de l’argent. Ils vont scier du bois à commission pour les cultivateurs de la région immédiate de Wakefield et, il va sans dire, pour le bénéfice de leur propre entreprise. Ils achètent du bois pour alimenter leur scierie et se créent un réseau de clients et d’amis dans l’industrie du bois4.

Le 13 janvier 1848, James se marie avec Ann Sully, ce qui lui ouvre les portes de la bonne société du canton de Hull. Sa belle-sœur, Mary Sully, est la femme de Hull Wright, fils de Philemon Wright fils et petit-fils de Philemon Wright père, fondateur de Hull.  Ce mariage lui permet de tisser des liens étroits avec les membres de la famille Wright et avec ceux qui suivent dans leur sillage5. À partir de 1853, James, plus ambitieux et énergique que John, devient fournisseur de bois de sciage pour la scierie de Joseph Merrill Currier et de Moss Kent Dickinson, établie aux chutes Rideau6. Ses affaires vont si bien qu’il rachète, dit-on, les parts de R.W. Scott et de Dickinson dans l’entreprise dominée par Currier7. Plus tard, le 4 juillet 18668, John et lui deviennent propriétaires des moulins, des fabriques et des pouvoirs d’eau de la Succession MacKay aux chutes Rideau9.  Entretemps, Joseph Merrill Currier cesse d’être associé aux scieries des chutes Rideau. Il jette son dévolu sur Hull en devenant partenaire dans la scierie à vapeur Wright, Batson et Currier, érigée en 1868 sur le site de l’actuel Musée canadien des civilisations. Il fait d’une pierre deux coups en épousant au cours de la même année Hannah Wright, fille de Ruggles Wright et petite-fille de Philemon Wright10. Il se rapproche ainsi encore plus de James MacLaren qui, comme lui, a ses entrées dans la famille « royale » de Hull.

Au début des années 1860, John et James MacLaren diversifient leurs investissements de Wakefield en y ajoutant une carderie et une filature de laine ainsi qu’une manufacture de briques. En 1877, un incendie détruit le moulin à broyer le grain et la filature de laine. On reconstruit le tout. Cependant, le 17 mai 1910, l’élément destructeur frappe à nouveau et détruit l’ensemble des installations du petit noyau industriel de la famille MacLaren. Cette fois, on ne reconstruit que le moulin à broyer le grain, mais en plus grand. Les murailles de pierre sont coiffées d’un deuxième étage en brique11. Le moulin à provende sera en activité jusqu’en 198012. De nos jours, le chic restaurant du lieu, jumelé à un spa, rappelle à sa manière le passé industriel de ce site et les humbles débuts de James MacLaren dans l’industrie forestière de l’Outaouais.

Allez plus loin sur le web!
Lisez la biographie de James MacLaren dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne à :
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Lisez la biographie de Joseph Merrill Currier dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne à :
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Références et définitions

1 Courtney C. J. Bond, The Ottawa Country. A Historical Guide to the National Capital Region, Ottawa, The Queen’s Printer, 1968, p. 72-73. Voir également : http://outaouais.quebecheritageweb.com/attraction/maclaren-grist-mill-and-related-heritage-sites-wakefield

2 Courtney C. J. Bond, op. cit, p. 105. Voir également : http://www.museevirtuel-virtualmuseum.ca/sgc-cms/histoires_de_chez_nous-community_memories/pm_v2.php?id=story_line&lg=Francais&fl=0&ex=00000369&sl=5525&pos=1

3 John W. Hughson et Courtney C. J. Bond, dans Hurling Down the Pine, Chelsea, The Historical Society of the Gatineau, 1987, p. 35-36 et 38.

4 Voir la biographie de James MacLaren par Richard M. Reid à : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=6253.

5 Patrick M. O. Evans, The Wrights: A Genealogical Study of the First Settlers in Canada’s National Capital Region, Ottawa, National Capital Commission, Second Edition, 1978, 535 p.

6 Voir la biographie de Joseph Merrill Currier par Donald Swainson à : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=5460.

7 Lorne F. Hammond, Capital, Labour and Lumber: James MacLaren, Ottawa Valley Lumberman, 1850-1919, thèse de doctorat en histoire, Université d’Ottawa, 1993, p. 87.

8 Lorne F. Hammond, op. cit., p. 90.

9 John W. Hughson et Courtney C. J. Bond, op. cit., p. 42, 44 et 51.

10 Lorne F. Hammond, op. cit., p. 88.

11http://www.museevirtuel-virtualmuseum.ca/sgc-cms/histoires_de_chez_nous-community_memories/pm_v2.php?id=story_line&lg=Francais&fl=0&ex=00000369&sl=5525&pos=1.

12http://outaouais.quebecheritageweb.com/attraction/maclaren-grist-mill-and-related-heritage-sites-wakefield

Sources et légendes des médias secondaires

PHOTO No 1
Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-64867. Photographe inconnu.
Légende : Le moulin MacLaren vu d’en amont du barrage, vers 1870

PHOTO No 2
Source : Collection Pierre Louis Lapointe. Photographe inconnu.
Légende : Vue panoramique du village de Wakefield à l’embouchure de la rivière La Pêche, vers 1876. Sur la rive opposée, en face de la rivière Gatineau, le magasin général de David MacLaren.

PHOTO No 3
Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-18612. Photographe inconnu.
Légende : Le petit noyau industriel de MacLaren’s Mills vers 1890. Sur une des rives, une carderie et une filature de laine, un moulin à broyer le grain et une scierie qui utilisent le pouvoir d’eau de la chute; sur la rive opposée, la maison néogothique érigée par James MacLaren vers 1860.

PHOTO No 4
Source : Bibliothèque et Archives Canada, NL 10403.
Légende : James MacLaren en 1876

PHOTO No 5
Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-64876. Photographe inconnu.
Légende : La carderie et la filature de laine de MacLaren’s Mills et son personnel, posant pour la postérité, vers 1890

PHOTO No 6
Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-64862. Photographe inconnu.
Légende : Les ruines des moulins MacLaren au lendemain de l’incendie de 1910. Le moulin à grain et la filature de laine sont détruits. Il n’y a que le moulin à broyer le grain qui sera reconstruit, mais en plus grand.

PHOTO No 7
Source : John W. Hughson et Courtney C. J. Bond, dans Hurling Down the Pine, Chelsea, The Historical Society of the Gatineau, 1987, p. 52. Photographe : S.J. Jarvis.
Légende : Les moulins Edwards aux chutes Rideau, vers 1900, sur l’emplacement des moulins que Thomas MacKay avait fait construire vers 1848. Joseph Merrill Currier et James MacLaren seront tour à tour locataires, pour un temps, de certaines de ces installations.

PHOTO No 8
Source : Banque du Canada. Collection nationale des monnaies, pièce 1989, 0029, 00054, 000, a1, 2d0024.
Légende : Billet de banque de 20 $ émis par la Banque d’Ottawa, en 1903. La photographie de James MacLaren, au centre, est encadrée à gauche par une scène dans laquelle un draveur est au travail et à droite par une autre dans laquelle un navire, accosté, attend son chargement de blé près d’un élévateur à grain.